The pseudo-social life of RaNma

Défouloir au quotidien...

27 mai 2006

Da Vinci Code

Bon, je sors du Palace après la diffusion du film, une semaine exactement après la lecture du roman et d'un second ouvrage de "décodage".

AVIS A TOI LECTEUR DE MON BLOG, SI TU VEUX GARDER LE MYSTERE ARRETES-EN ICI LA LECTURE, parce que je spoil à mort dans la suite...

Première critique, celle du roman: Dan Brown a réussi un gros coup: compiler énormément de sujets mystiques et mystérieux de la fin du XXe siècle dans un ouvrage. Faire la jonction entre les Templiers, les documents de la Mer Morte, le Féminin Sacré... avec l'influence d'autre ouvrages d'analyse historique et plus ou moins romancés n'était pas aisé et y ajouter l'intigue judiciaire je dis "chapeau". Ce livre tombe à point nommé car les aspirations théologiques contemporaines d'une majorité de population tendent à se faire sa propre religion, en prenant dans les philosophies diverses ce qui convient le mieux à notre caractère, notre mode de vie. Par son roman, Brown touche cette population. Le plus étonnant de ce livre, c'est qu'il a généré une levée de boucliers des religieux comme s'il proclamait l'antéchrist ou rejettait les valeurs chrétiennes. Il n'en est rien justement et par leurs réactions, les extémistes religieux ont encore prouvé leur obsurantisme (ont-ils seulement lu le livre ou suivent-ils comme des moutons un dictat de fachistes de l'Etat du Vatican?) et leur rejet d'une société libre d'expression (injures et déstruction de livres).
Sur ce point, je trouve que la critique de l'Eglise Catholique Romaine rejoint parfaitement mon opinon: un état fachiste, anti-féministe, militarisé et anti-démocratique au sein de l'Europe (quelle honte), qui assoit sa force sur la misère du monde et le manque d'instruction et manipule les pays non-laiques. Pour ce qui est de la théorie de Marie-Madeleine et des signes de Léonard de Vinci dans ses oeuvres, c'est assez troublant de vérité et je trouve même que ce serait positif pour l'émancipation féminine que cette histoire soit vraie.
Sur la forme du roman, Brown fait beaucoup d'erreurs qui me font hésiter à lire "Anges et Démons": la découpe de la tramme est fort répétitive: protagoniste1 subit ou agit, analyse et mise en explication de tel. Pendant ce temps, protagoniste2 subit ou agit, croisement des protagonistes... c'est très répétitif et près de 800 pages sur ce rythme lassent rapidement un lecteur peu assidu.
Ensuite, vers les 2/3 de l'histoire on se retrouve avec des choses moins fouillées, des coincidences trop faciles et enfin deux chutes décevantes: la découverte de l'identité du Maître c'est trop gros et puis il y a des inconsistances sur la motivation à se dévoiler à ce moment là... idem pour la fin, on sent une accélérationdes choses comme si Brown voulait clôturer rapidement un puzzle complexe avec un paquet d'éléments pré-assemblés. Soit j'ai malgré tout aimé ce livre... passons à la suite:

Le film... 2h20 pour présenter un tel volume de chapitres c'était déja un peu court d'apparence... tentons le coup: je voulais confronter mon imagination au film. Ayant vu les affiches avant la lecture du livre, j'ai pu m'imager les protagonistes avec leurs visages d'acteurs ce qui fait que je peux être un peu dur envers eux, car j'ai grande estime pour la plupart grâce à leurs rôles précédents.
Tom Hanks est très bon, on ne lui demande pas plus pour ce rôle. Tautou est peu convaincante, elle manque de force de caractère dans le film et ne semble pas "leader" certaines énigmes comme dans le livre. Jean Réno est en dessous de tout, ca me déçoi de lui; dans le roman, le flic est bien plus sur de lui, directif et moins manipulé. Réno a le regard vide ici... Pour les autres rôles ca va, Silas par compte est superbement joué. En ce qui concerne le choix d'acteur pour Leight, j'aurais plutôt ciblé vers le "méchant de MI 3" plutôt que le vieil homme qu'on nous présente.
Pour l'adaptation, je trouve dommage que pas mal d'intrigues ou jeux d'énigmes passent à la trappe, soit pour ne pas ennuyer le public ou par manque de temps: dommage car c'est le principal attraît de l'histoire! Il y a des prises de distance avec le scénario qui sont assez importantes, on regrette parfois qu'un dialogue inutile ou une scène violente (crash des parents ou mal cadrée de surcoit comme la 'balade' en Smart suivie de poursuite baclée) ou même un flash-back peu convaincant prenne du temps qui aurait pu être accordé à un respect du scénario (mise en internat, pas le vrai grand père, frère mort dans l'accident, découverte des documents du "graal", un seul code à trouver, confrontation du commissaire et de l'archevêque de l'Opus Dei à l'opposé du roman, mort 'hollywoodienne' de Silas...) c'est fort frustant pour le lecteur.

Soit, le film n'est pas mal du tout mais laisse une sensation désagréable à celui qui a lu le roman avant. Ce dernier est devenu un best-seller par le sujet et la méthode abordée plutôt que par sa construction mal équilibrée.